Direction Saint-Loup
Tout à côté de Saint-Gérand-de-Vaux, la commune de Saint-Loup. Environ 568 habitants, traversé par la Nationale 7 (Moulins-Roanne), la commune passe inaperçue par bon nombre d'entres-nous qui ne faisons que la traverser. Je n'étais pas venu ici depuis juillet 2019.
Le village ne manque pas d'atouts. Si ma mémoire ne flanche pas, depuis 2019, s'est construit une magnifique aire de jeux avec skate park, de quoi satisfaire de nombreux enfants et ados.
Le restaurant situé au carrefour a refait son apparition avec bonheur. Certaines routes ont été refaites.
Et toujours ce charme d'un petit village bourbonnais avec ses vaches, ses fermes et quelques jolies demeures. J'ai eu, ce jour-là, quelques gouttes, le temps était couvert. Je me suis rendu aux monuments aux morts toujours bien entretenu.
La curiosité reste cette maison rurale des XVe et XVIe siècle en pan de bois et torchis située à deux pas de la mairie derrière l'église.
Pas assez mise en valeur, sa façade arrière montre bien la structure d'origine. La bâtisse cumulait probablement les fonctions d'habitation et de grange-étable.
L'église Saint-Loup, tout de même imposante lorsqu'on la voit de côté, date de 1868-1900 en pierre noire et blanche.
Cette église néo-romane comprend une nef terminée par une abside semi-circulaire.
En 1900, l'architecte Mitton, de Moulins, construit le clocher-porche afin de compléter l'ensemble.
A l'intérieur, une chaire en bois, fabriquée par un ébéniste régional, représente les évangélistes.
Lors de ma visite précédente, j'avais été voir la fontaine du père Saint-Loup, que je n'ai pas vu cette fois-ci.
Selon la légende, l'eau de cette fontaine serait dotée de vertus thérapeutiques miraculeuses : elle permettrait de guérir les maladies des yeux ainsi que les fièvres.
Aussi, jusqu'à la fin du XIXe siècle, de nombreux pèlerins se sont rendus à cette fontaine pour demander des guérisons. De plus, l'eau aurait une autre propriété : elle ne gèle jamais dans le lavoir qu'elle alimente !
Ancien poste romain, Saint-Loup est une seigneurie au Moyen Âge. Vers 1020-1070, une abbaye dirigée par les moines de Souvigny domine ce village qui accueille des pèlerins attirés par la source miraculeuse aux vertus médicales.
Les guerres entre les comtes d'Auvergne et la famille de Bourbon apportent des changements. Ainsi, comme Saint-Gérand-de-Vaux, Varennes-sur-Allier et Billy, également terres auvergnates, Saint-Loup devient enclave bourbonnaise au XIIIe siècle.
Dès 1342, elle est réunie à la seigneurie de Saint-Gérand. Toutes deux partagent les mêmes destinées, d'autant plus que le port voisin est à l'époque l'une des activités principales de la région.
En effet, l'embarquement du bois de la forêt de Voudelle est une activité économique non négligeable qui dure jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.
Avant la déchristianisation décrétée par la Terreur, la première église de Saint-Loup, entourée de ses vestiges médiévaux, perd ses fidèles et la paroisse est transférée dans un prieuré désaffecté.
Au XXe siècle, un établissement militaire s'installe à Saint-Loup. Avec les usines de Varennes, il fournit des emplois pour la population en augmentation.
Source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions FLOHIC publié en 1999.