Direction Louroux-de Beaune
Ma dernière visite à Louroux de Beaune datait de l'hiver 2017. C'est donc avec plaisir que nous sommes retournés dans ce petit village non loin de Montmarault.
En pleine nature et sous un beau soleil, nous avons apprécié cette petite balade à travers les rues de Louroux, petite commune qui ne manque pas de charme.
Nous nous sommes arrêtés à l'entrée du village juste avant la mairie et le superbe parc et promenade qui donne tout son cachet à Louroux et un petit havre de paix pour les habitants.
La mairie situé au bout du parc, c'est l'église qui domine la commune.
L'église Saint-Sulpice a été remaniée au cours des siècles passés XIe-XIIe-XVe et XVe siècles.
La raison de la présence des blocs de granit entourant l'église reste obscure.
Peut-être s'agit-il de l'endroit où fut érigé l'oratoire antérieur à l'église Saint-Sulpice. Deux saints portent ce patronyme, tous deux évêques de Bourges, l'un mort en 591, l'autre, aumonier de Clothaire II, mort en 644.
Ces blocs de granit sont effectivement surprenants, donnant un aspect de gigantisme au lieu, d'une imposante sculpture ornant le village. Et de quoi faire de jolies clichés !
Les arcs sont en général en plein cintre, mais certaines parties du maitre-autel traduisent la transition entre l'art roman et l'art ogival.
Son abside à chevet plat date probablement de la première moitié du XIIIe siècle, comme la chapelle sud, ex-seigneuriale.
La chapelle nord, de style gothique, date du XVe siècle. Le portail est en plein cintre, sans tympan, et le clocher a été remanié.
L'église est vendue 2000 francs comme bien national pendant la Révolution.
Nous trouvons, éparpillés, de nombreux blocs de granit à travers le village, au milieu des champs, aux abords des rues, accolés aux maisons, dans les jardins.
Ces blocs donnant un air de village de montagne, fleuri à souhait et où bancs vieillots ou croix nous offrent un peu d'imagination et de rêves. Des images rassurantes d'un village calme et complètement rural comme je les aime.
La croix placée en face du portail de l'église, croix de fer soutenue par une ancienne colonne de pierre reposant elle-même sur un large piédestal devait être placée à l'entrée du cimetière qui jouxtait l'église.
En effet, le piédestal porte sur l'une de ses faces un bénitier en forme de tête d'ange qui permettait de se signer en y entrant.
Cette croix comporte probablement des éléments appartenant à une croix antérieure, citée à plusieurs reprises dans les actes notariaux du XVIIIe siècle. Elle repose sur une large dalle recouvrant peut-être quelque inhumation de roturiers aisés. Des sépultures de l'église ont en effet été réservées aux familles Saint-Chamant, Chabannes et Buysson.
A l'époque révolutionnaire, l'église est affectée aux réunions populaires et ainsi préservée des pillages ou destructions.
Des conditions de vie rendues difficiles par des terre peu fertiles conduisent un certain nombre de paysans à se reconvertir, à l'époque où les mines de Doyet, Bézenet et Montvicq laissent espérer une certaine prospérité économique.
(source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions FLOHIC paru en 1999)