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Direction Saint-Bonnet-de-Four

Lundi 29 Août 2022
Notre ambassadeur nous emmène parcourir le joli village de Saint-Bonnet-de-Four.
 © Thierry Convers

Quel bonheur de revenir dans cette petite bourgade, connu de beaucoup, surtout grâce à son église au clocher tors.

 

Pas moins de 215 habitants au dernier recensement. Aaaah c'est certain ne cherchez pas le cinéma, le bar ou l'hypermarché, mais vous trouverez le calme, les paysages, autrement dit, un paradis bourbonnais !

 © Thierry Convers

Son église est LE monument phare de Saint-Bonnet-de-Four, dans un cadre agréable, outre son clocher tors, elle fait partie des églises peintes et croyez moi, elle est de toute beauté aussi bien dedans que dehors !!!

 

Alors pourquoi un clocher Tors ?

 

Le clocher d'une église se compose le plus souvent d'une tour carrée en pierre sur laquelle repose une pyramide coiffée d'une flèche. Un clocher tors ou clocher flammé est un clocher où la flèche est en spirale, souvent couverte d'ardoises. Il y a environ une centaine de clochers de ce type en Europe.

Deux hypothèses s'affrontent quant à l'origine de la torsion : Les uns sont les clochers construits tors, pour réaliser une prouesse architecturale. On peut citer en France, celui de Mouliherne ou de Fontaine-Guérin, en Anjou, de Treignac en Corrèze ou de Saint-Outrille dans le Cher.

 © Thierry Convers
 © Thierry Convers

On peut aussi citer celui de la maison des Compagnons du Devoir à Nantes qui est une véritable œuvre d'art, un chef-d'œuvre compagnonnique. Une maquette en explique la construction à l'intérieur du bâtiment. En Allemagne, le toit d’une porte de ville de Duderstadt était déjà tors au XVe siècle, et tourne de droite à gauche.

 © Thierry Convers

D'autres le sont devenus au cours du temps, comme au village de Fougeré en Maine-et-Loire, qui a subi quatre tornades reconnues catastrophes naturelles en 40 ans.

 

Certains architectes comme Viollet-le-Duc pensent qu'ils sont devenus hélicoïdaux suite à un mauvais séchage du bois. Il est en effet prouvé que la charpente de certains clochers en vieillissant a bougé.

 

Le bois travaille presque toujours, son sens de rotation naturel étant de la gauche vers la droite. Dans un clocher, il suffit qu'il y ait une rotation d'un vingtième de degré à la base du poinçon, la pièce centrale et maitresse de la charpente, pour que celle-ci atteigne un huitième de tour (45°) au sommet, entrainant une torsion de l'ensemble de la charpente. Au fur et à mesure des années, avec le renouvellement des toitures, le défaut s'embellit.

 © Thierry Convers

La torsion du clocher de l'église Notre-Dame à Puiseaux dans le Loiret est due à un mauvais séchage du bois.

 

Mais cette hypothèse semble invraisemblable, car la torsion de tous les morceaux de bois au même moment, dans le même sens, en gardant une symétrie parfaite est presque impossible.

 

De plus la distance entre la base du clocher et le haut réduit, les tuiles devraient alors se briser, ce qui n'est pas le cas. La torsion du clocher ne devrait pas s'être arrêtée.

 

Certains disent que ce clocher a été construit ainsi, les constructeurs auraient fait ceci pour montrer leur savoir, mais n'auraient pas transmis le secret.

 

Les habitants aux alentours ne sachant pas reproduire ceci ni expliquer comment on peut réaliser une telle construction auraient dit que le clocher tors ce qui attire aussi le tourisme.

 © Thierry Convers

Le poids de la couverture, quand il est trop élevé, peut aussi éventuellement faire ployer la base de la structure, provoquant un affaissement de la charpente et la vrille du clocher, c'est le cas de celui de Chesterfield en Angleterre, qui est couvert de plaques de plomb.

 

De nos jours, c'est une épreuve que l'on fait passer aux apprentis charpentiers des compagnons du tour de France, de construire une maquette avec un clocher hélicoïdal.

 

Outre notre visite autour et dans l'église, il est vachement sympa de se promener dans le village, La mairie est carrément splendide, fleurie à souhaits. Une aire de jeux pour les enfants jouxte la mairie. Nombreux hameaux proches du bourg et un château, celui de la Brosse.

 © Thierry Convers

Située au sud du département de l'Allier, la petite commune de Saint Bonnet de Four possède le seul "clocher tors" répertorié de toute la région Auvergne.

 

 

 © Thierry Convers

L'église primitive de style roman, construite fin du 11ème siècle comprend la nef, le transept et le choeur.

 

A l'intérieur, on peut admirer de très beaux chapiteaux.

 

 © Thierry Convers

Au 16e siècle, une grande chapelle de style gothique est ajoutée côté droit du transept. Elle a été érigée par l'archevêque Jean de la Brosse, né au Château de la Brosse.

 

L'église est inscrite à l'inventaire des "Bâtiments de France" depuis 1968. Une cuve taillée dans le granit et servant de bénitier placée sur quatre chapiteaux romans du 12e siècle est classée objet monument historique depuis 1963.

 © Thierry Convers

Le clocher est construit sur une tour carrée dont le dernier étage devient octogonal. La flèche qui s'élève au dessus est récente. En effet, elle a été frappée par la foudre et brûla en juillet 1894 au cours d'un violent orage. Le sommet de la tour a également été endommagé.

 

 

 © Thierry Convers

La reconstruction a été effectuée en 1897: le bois employé était probablement trop vert et de section un peu faible.

 

Ce type de charpente ajouté à la faiblesse des pièces de bois est probablement la cause principale de la torsion de la flèche qui s'est vrillée rapidement. En 1978, à la faveur d'une réfection indispensable de la couverture, en ardoise à l'époque, celle-ci a été restaurée en bardeaux de châtaignier.

 © Thierry Convers

La tradition rapporte qu'aux temps reculés, à la suite de défrichements progressifs, on assista à la naissance de hameaux dont l'un des premiers portait le nom de FURNIS puis de FOURS, étant habité par des potiers qui cuisaient l'argile au feu des branchages prélevés dans la forêt.

(Source : http://www.cmnc03.fr/Communes/saint-bonnet-de-four )

 

 © Thierry Convers

A l'origine, Fours est un simple hameau qui regroupe autour d'une chapelle des potiers : La forêt toute proche fournit l'argile et le bois pour la cuire.

 

D'autres hameaux se constituent dans les clairières de la forêt ou sur des essartages. Tous sont regroupés en une paroisse au XIème siècle, mais celle-ci subit régulièrement les méfaits des invasions des gens de guerre et le passage des pillards. Aussi la duchesse du Bourbonnais, Isabeau de Valois, qui y établit l'un des greniers de sa châtellenie, accorde vers 1356 aux habitants le droit de "remparer et de faire fort".

 © Thierry Convers

Bien lui en a prit sans doute car il semble, vu les squelettes découverts, qu'une importante bataille se déroula au pied de ces nouveaux remparts.


En 1375, le danger passé, les habitants de Saint-Bonnet veulent détruire leurs défenses mais le duc Louis II s'y oppose par une ordonnance de 1381 afin de maintenir la sécurité de son grenier.

 © Thierry Convers

Le fort est cependant détruit en 1589-1590 pendant les guerres de religion et, finalement, son emplacement est vendu comme bien national en 1795.

 

L'autre château, celui de la Brosse, fait parler de lui à partir des XVe et XVIe siècles avec la lignée des La Brosse-Morlay. Le bourg, lui, n'est jamais très important : deux maisons en 1815, neuf en 1905.

 

De 1793 à 1796, Saint Bonnet devient Bonnet-Libre. Le XIXe siècle est marqué par une série d'incendies dont le plus spectaculaire est celui du clocher en 1894.

 

(source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions FLOHIC 1999)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Bonnet-de-Four