Château de Lapalisse
C'est en famille que nous avons eu le plaisir de visiter le parc du château de Lapalisse.
C'est la première fois que je rentrais dans ce haut lieu de l'histoire bourbonnaise.
Un édifice magnifique qui se visite avec un guide à des heures précises. Mais nous n'avons pu faire cette visite.
Installé au bord de la Besbre, sur le piémont de la Montagne Bourbonnaise, le château de Lapalisse commande le passage entre Loire et Allier. De tout temps, le lieu a suscité l'installation d'établissements permettant le contrôle de cette position stratégique.
Seuls quelques pans de murs subsistent de la construction du XIIIe siècle, au niveau du plan quadrangulaire de l'enceinte, flanquée de quatre tours rondes, mais trois d'entres elles sont encore apparentes aujourd'hui.
L'enceinte primitive enfermait château et ville médiévale, elle était fortifiée d'une barbacane en direction de la Besbre : murs épais percés d'archères et porte étroite.
Au sud du château était aménagée une esplanade fortifiée, sur laquelle étaient la chapelle seigneuriale et les dépendances.
C'est ici que fut construite, dans la seconde dans la seconde moitié du XVe siècle, la nouvelle chapelle, flanquée d'une tour ronde, couronnée de créneaux et d'un chemin de ronde.
Dès le XVe siècle, Jacques et son fils Geoffroy de Chabannes construisirent la nouvelle chapelle gothique et l'aile nord-est du château, dans le style plus aéré de l'époque. La seconde période de transformations date du début du XVIe siècle. Elle fut l'oeuvre du Maréchal de La Palice, ce qui nous vaut aujourd'hui la belle façade Renaissance en briques polychromes, qui domine la ville.
L'inspiration italienne donna au château cette élégance des fenêtres à meneaux distribuées de part et d'autre d'une tour hexagonale engagée, qui abrite un escalier en vis. Le toit entre dans la construction comme élément d'architecture: moins élancé qu'au siècle précédent, il s'éclaire de grandes lucarnes fenêtres à arc en plein cintre, et il est surmonté de cheminées crénelées. Le décor géométrique des briques bleues et rose se complète, sur la corniche, d'un couronnement, alternant les blasons du maréchal de la Palice et de sa seconde femme, Maria de Melun.
A l'intérieur, les salles s'honorent de magnifiques plafonds caissonnés, peints et dorés à la feuille.
Au XVIIe siècle, Jean-François de la Guiche fut à l'origine d'une troisième période de transformations. Il fut supprimer les éléments de fortifications et les remplaça par d'élégantes arcades, disparues depuis. Cédant à la mode de l'époque, il fit aménager un vaste parc à la française, décoré de fontaines de marbre dans le goût italien.
Lapalisse est mentionné la première fois dans un acte de 1165, où la chapelle de Palice faisait partie des biens de l'abbaye de Mauzac en Auvergne, mais ce n'est qu'en 1213 qu'apparût la branche des premiers seigneurs portant le nom de la terre, avec Guillaume de la Palice.
Celui-ci, vassal du sire de Bourbon, constitua avec sa place forte un élément essentiel dans la politique d'expansion des sires de Bourbon en direction de l'Auvergne et du Forez. Les descendants de Guillaume prirent une part importante dans la prise en main de la puissance publique.
Le chevalier Pierre de la Palice mourut en 1293 sans postérité, mettant fin à sa lignée directe. Sa veuve Isabeau de Ternant épousa en secondes noces Philippe de Maleval, chevalier, qui, en 1300, fit aveu de son château de la Palice au sire de Bourbon. Au milieu du XIVe siècle, la Palice était aux mains du chevalier Jean de Châtillon, seigneur du Griffier, époux de Marguerite de l'Espinace. Leur fille, Jeanne de Châtillon, et son second époux, Louis de Culant, amiral de France, vendirent le château et la terre de la Palice au duc de Bourbon, Jean 1er, qui les confia aussitôt à la puissante famille de Chabannes, en 1431, moyennant la somme de 7000 écus d'or.
Jacques 1er de Chabannes, maître de France, ouvrait ainsi la célèbre lignée des seigneurs de Lapalisse. Le maréchal de France Jacques de Chabannes, tué à Pavie le 24 février 1524, illustre assez la renommée de cette maison.
Nicolas de Nicolay, dans les années 1560, s'en souvient encore. Pourtant Eléonore de Chabannes, petite fille du maréchal, seule héritière, transmit Lapalisse à son mari Jean François de la Guiche, maréchal de France et gouverneur du Bourbonnais, encore seigneur de Lapalisse en 1632.
Après avoir appartenu à Gilles Brunet d'Evry qui en obtint l'érection en marquisat en 1724, Lapalisse revint par achat en 1731 dans la famille de Chabannes, par François Antoine de Chabannes-Pionsat.
Cette famille y demeure encore aujourd'hui et ouvre le château au public.
-Source Châteaux, fiefs, mottes, Maisons fortes et Manoirs en Bourbonnais aux éditions De Borée publié en février 2004.