Direction Ronnet
Dans notre Bourbonnais, il y a des visites que l'on n'oublie pas.
J'étais venu ici une première fois en 2016 mais cette dernirèe visite m'a montré que la première impression n'était pas toujours la meilleure.
En effet, j'ai eu un vrai coup de coeur lors de cette visite à Ronnet !
Il s'est passé un truc, je ne me l'explique pas. Mais quel petit village attachant !
Certes il n'y a pas un seul commerce, certes il y a peu d'habitants, environ 180, mais l'entretien de ce beau village le rend magnifique. Je me suis baladé dans les rues, regardé le moindre détail, de belles demeures, souvent fleuries, un havre de paix où l'on se sent bien.
Un petit parc pour enfants, terrain de pétanque, en face la mairie. Une mairie d'ailleurs qui se confond avec le reste des habitations, passant devant sans m'en apercevoir...
L'église Saint-Christophe des XIIe et XIIIe siècle relève du style creusois par son clocher-mur et son portail sans tympan.
De chaque côté du portail, sept colonnettes séparées par des gorges se terminent chacune par un petit chapiteau sculpté d'une feuille stylisée sur lequel prend appui l'une des sept voussures toriques de l'arc brisé. À l'intérieur de belles couleurs, une église peinte remarquable.
La tour Bourbon de Ronnet est le donjon d'une forteresse sur motte du début du XIIIème siècle.
Haut d'une trentaine de mètres à l'origine lorsqu'il était surmonté de hourds en bois, le donjon est le seul vestige d'une forteresse construite sur une grosse motte circulaire, artificiellement rehaussée et bordée au sud et à l'ouest d'une forte dénivellation.
L'entrée du donjon est située au niveau du premier étage. On y accède par une passerelle amovible prenant appui sur un pilier de maçonnerie.
Ce système défensif comprenant aussi des tours et des fossés a disparu.
Contemporaine du château de l'Ours, édifiée sous Philippe Auguste par Guy de Dampierre, cette forteresse fait alors partie d'une organisation conçue pour protéger la châtellenie de Montluçon et le Bourbonnais contre les incursions des anglais d'Aquitaine et des routiers.
Le donjon a été remarquablement restauré par M. Louis Laville.
Quelques stations néolithiques d'importance mineure, où des haches polies ont été trouvées, puis quelques sites d'habitats antiques épars ont été localisés surtout en périphérie de la commune. Cela semble indiquer un peuplement relativement peu dense jusqu'au Moyen Âge malgré la présence de la voie antique reliant Bourges à Clermont.
Le fief est mentionné pour la première fois en 1260 lors du décès de Guy de Bourbon, doyen de Rouen qui, à sa mort, le lègue à ses neveux.
La paroisse relève du prieuré Notre-Dame de Montluçon au XIIIème siècle, mais dès cette époque le territoire est morcelé en quatre fiefs.
La féodalité a installé au bourg, peut-être à l'emplacement d'une motte castrale, une importante forteresse dont subsiste le donjon, et un château fort à Fretaize.
Cette dernière forteresse imposante, constituée entre autres d'un donjon et de deux grosses tours rondes, date des XIVème et XVème siècles. la proximité de la limite entre Auvergne et Bourbonnais justifie quelques autres points secondaires de surveillance ou de défense. De 1801 à 1847, la paroisse est rattachée à celle d'Arpheuilles-Saint-Priest.
Sources:
- "Le patrimoine des communes de l'Allier" aux éditions Flohic - 1999.
- "Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais" aux éditions De Borée - 2004.