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Un petit air péruvien en Plaines Bourbonnaises

Vendredi 10 Juillet 2020

Je vous emmène, cette fois, hors de nos frontières, à quelques milliers de km de notre bourbonnais, au fin fond de l’Amérique du sud, dans la cordillère des Andes. Dépaysement garanti.

Lamas © Thierry - ambassadeur

Et ce dépaysement en fait, vous le trouverez à Deux-Chaises dans l’Allier, un élevage de lamas et d’alpagas tenu depuis plus de 25 ans par Franck Ripart et Anne-Laure Ducrocq au lieu-dit « le tilloux ».

« Les lamas du Tilloux » dont l’idée est venue dans la fin des années 1980, alors éleveur de vaches charolaises et de moutons. L’envie de se diversifier prend forme. Pourquoi pas élever des camélidés dans le bocage bourbonnais ? Pas simple. Ne les prenions-nous pas pour des fous ? 

 

Mais les équipements ne changeaient guère, les terres et clôtures étaient adaptables. Les lamas sont des animaux domestiques dits de « débroussaillage », d’entretien des terrains accidentés. Pourquoi pas aussi développer en France une filière de laine d’alpaga ? Et qui plus était, faire profiter à la région d’une curiosité bourbonnaise, touristique, exotique et totalement atypique.

Je suis reçu à notre arrivée par Anne-laure, jeune femme sympathique, dynamique et en osmose totale avec son métier qu’elle revendique avec passion. Elle me raconte alors l’histoire de son exploitation et de l’amour incommensurable pour ces animaux attachants, curieux, que l’on pourrait presque prendre comme animal de compagnie.

 

Quatre espèces font partie des petits camélidés, les guanacos et les vigognes qui sont des espèces sauvages et les fameux lamas et alpagas qui sont des animaux domestiques. C’est alors que nous nous rendons à pied dans les prairies où se trouvent les alpagas. Plus petits que les lamas, j’ai eu immédiatement cette impression de voir de magnifiques peluches géantes de 80 cm au garrot et qu’une seule envie, de les serrer dans mes bras !!! Ils se laissent assez facilement approcher, peu craintifs et curieux, je fonds littéralement en voyant leurs bouilles joufflues, leur pelage laineux, fin, allant du blanc au noir en passant par des tons de gris, de marrons, tachetés parfois, une vraie palette de couleurs. Leurs oreilles droites et pointues, leur démarche à vous prendre de haut, ils ont fière allure ces alpagas. Certains tentent de se rapprocher de nous, plus que deux ou trois mètres et on aurait pu les caresser. Sa toison est de réputation internationale pour fournir une laine très fine pour la confection de vêtements très chauds. Le toucher de cette laine est très doux et dense. La tonte se fait tous les étés et chaque bête apporte environ 2 à 3 kg de laine. Sur place, une petite boutique de vêtements en alpaga est à votre disposition.

Lamas © CDT allier

Nous nous asseyons alors à quelques centimètres d’eux, pas effarouchés pour autant. Nous restons plus d’une heure à les admirer, à les scruter, à les photographier. Chacun d’entre eux a un prénom et ils sont tous reconnaissables, différents par leur pelage, leur couleur ou leur caractère. Depuis le début de l’année ont eu lieu quatre naissances. Les petits alpagas sont magnifiques, un beige, un blanc et un marron, des doux noms de « Rumba », « Reggae » et « Rio », extrêmement protégés par leurs mères, de toute beauté. Le quatrième est né durant la tonte il y a quelques jours mais n’est pas encore « baptisé » ! câlins, regards, méfiance, fierté, protection, c’est une ode familiale à chaque instant. Un troupeau sous la haute protection de la chienne de la maison, j’ai nommé « Horia ».

 

Nous les laissons tranquilles, enfin, et nous changeons de terrain pour nous rendre auprès des lamas. De taille supérieure, le lama mesure environ 1m25 au garrot, reconnaissable à ses oreilles longues au bout arrondi en forme de banane ! Son museau est plus allongé, je trouve, que celui de l’alpaga. Le terme de rustique lui convient bien. Il se nourrit d’herbes qu’il adore mais aussi de feuillage et de broussailles. Le lama ne touchera jamais aux écorces des arbres contrairement aux chèvres, et en fait un animal très utile au débroussaillement des terrains difficiles d’accès. L’hiver il n’a seulement besoin que d’un abri pour se protéger de la pluie et d’un peu de fourrage.

 

A notre approche, Anne-Laure les appelle, de suite c’est un regroupement. Certains sautant la clôture. Le lama est très attachant, docile et affectueux. Les alpagas comme les lamas ont cette particularité « écologique » de faire leurs besoins collectivement toujours au même endroit. Autre particularité, leurs ongles. L’extrémité de leurs pattes se termine par deux ongles qu’il convient de vérifier régulièrement et de tailler si besoin, il suffit d’utiliser une petite pince genre sécateur à lame droite. Pour les dents, les lamas et alpagas ont des incisives à pousse continue, il est important donc de vérifier que l’usure de leurs dents se fasse correctement et naturellement.

 

Le plus beau de cette visite est de constater que ces animaux sont libres, plusieurs hectares de terrains vallonnés sont à leur disposition dans un décor presque sud-américain, mais aux « accents » 100% bourbonnais.

Nous quittons alors ce lieu magnifique, non sans une certaine nostalgie. Nous repartons sous le charme d’un accueil chaleureux, bourré d’émotions, qui ravira petits et grands lors de votre visite aux lamas du Tilloux. 

 

Plus d'infos : http://boutique-lamasdutilloux.fr/ - https://www.facebook.com/LesLamasDuTilloux/

Thierry © CDT allier