Direction Saint-Désiré
Il y a des petites communes qui ne font pas parler d'elles mais lorsque nous les découvrons, la surprise peut-être grande.
C'est ce que m'a procuré Saint-Désiré.
Une belle surprise que ce petit village d'environ 441 habitants qui doit son charme principalement à son église, l'église Saint-Désiré des XIe-XIIe et XIXe siècles, tout en grès rose de Saulzais. En arrivant sur la commune, vous ne verrez qu'elle surplombant le paysage, selon de quel côté vous arrivez.
Elle est magnifique et terriblement intéressante. Les dimensions imposantes de cette église, malgré la diminution d'une travée au XIXe siècle, s'expliquent par le statut particulier de Saint-Désiré. En effet, cette commune est le siège d'un archidiaconé, c'est à dire d'une partie du diocèse de Bourges, qui sera ensuite déplacée à Narzenne.
L'édifice, résultat de trois campagnes de construction, est constitué d'une nef à cinq travées, d'un transept saillant possédant une absidiole en hémicycle sur chacun de ses bras et d'un choeur flanqué d'absidioles, terminé en abside. L'église bénéficie d'une très importante restauration, de1866 à 1878, grâce à l'architecte Darcy qui refait la voûte et la nef, restaure celle du choeur et élève le clocher-porche. Le monument est classé aux M.H en 1864.
Vous ne pouvez pas être déçu en venant ici, cette église est un petit bijou en grès rose du plus bel effet.
Aux abords de l'église très bien entretenus, vous apercevrez le monument aux morts qui côtois un ancien canon, le tout donnant sur un beau paysage.
Le ciel du moment rendant aux photos un vent de liberté. Au même endroit, le "poids-public", très joli.
De l'autre côté, côté rue, la fontaine communale de la fin du XVIIIe siècle, début XIXe, hors service malheureusement, en grès rose. Elle est le témoin d'un habitat groupé où il n'est pas nécessaire de bénéficier d'un point d'eau personnel. Le bassin est accolé à une colonne en pierre de taille. L'eau était distribuée par l'intermédiaire d'une lancière, actionnée par une pompe. Elle mériterait fortement d'être réhabilité.
Saint-Désiré est assez tortueux dans ces rues, je ne savais pas de quel côté commencer mon périple. quelques commerces de proximités longent ma marche, pharmacie assez atypique coincée dans une maison, entre deux arbres, une boulangerie toute petite d'extérieur mais grande à l'intérieur par sa gentillesse.
Sur mon chemin, de belles demeures bourbonnaises comme nous les aimons, des puits, des points de vues vraiment très jolis.
L'ancienne gare datant des environs de la fin du XIXe siècle était sur la ligne de chemin de fer Montluçon-La Châtre et a été inaugurée le 22 septembre 1884. Depuis elle a été restaurée par la commune et aménagée en centre médical. Je ne sais pas si elle l'est encore actuellement.
Non loin de là, le moulin de Saint-Désiré, grande bâtisse faisant croire à un immeuble d'habitation, datant des années 1898-1899-1954 en béton et brique. Cette minoterie transformant les grains de farine est la seule du canton encore en activité. La vapeur actionne les machines jusqu'en 1933. En 1954, le moulin brûle; il est reconstruit mais le dernier étage est supprimé. Neuf mille quintaux de blé sont écrasés annuellement. Les farines de boulangeries et de pâtisseries sont transportées jusqu'à Montluçon (article de 1999).
(Source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions Flohic paru en 1999.)
La chapelle Sainte Agathe se trouve à environ 2,5 km à l'est du bourg de Saint-Désiré, isolée sur une butte, à l'altitude de 355 m. Attention le chemin est très escarpé dans les 500 derniers mètres.
Mais cela vaut le coup d'oeil, le panorama est à presque 360 degrés.
La chapelle du XIe siècle est en grès rose de Saulzais.
Elle se dresse au centre d'un enclos circulaire. Il est possible qu'à cet endroit, bénéficiant d'une vue imprenable, ait été érigée une tour de guet. Avant d'être dédié à sainte-Agathe, ce lieu a sans doute été consacré à un dieu païen tel le lug gaulois (dieu suprême de la mythologie celtique).
Le site est très joli, une impression d'être seul au monde, je m'y suis posé quelques longues minutes. Le temps était superbe, un ciel franc bleu et un soleil brillant que les nuages rendaient le lieu éternel. Ce sont des endroits comme celui-là qui font la beauté de notre région, endroit méconnu certes mais endroit préservé. Un instant de rêve bourbonnais !
Au delà de cette géographie et de son histoire, Sainte-Agathe a donné son nom à la chapelle. Une statue la représente normalement à l'intérieur de la chapelle en bois du XVIIIe siècle d'une hauteur de 78 cm. Une légende bourbonnaise tourne autour de Sainte-Agathe, qui n'est qu'une adaptation locale de la légende de la sainte sicilienne.
La chapelle aurait-été construite par Agathe, jeune servante et bergère, qui, tout en gardant son chapeau, amassait des pierres pour pour la construction de l'édifice. Elle est reconnue sainte non seulement pour sa piété sans faille mais aussi pour les miracles qu'elle accomplit.
A sa mort, les habitants de Moussais et de Saint-Désiré se disputent son corps. Finalement elle est enterrée là où les deux boeufs qui transportaient son cercueil choisirent de s'arrêter !
https://fr.wikipedia.org/.../Chapelle_Sainte-Agathe_de...
(source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions Flohic paru en 1999)