Direction Valignat
La petite commune de Valignat est située dans une zone rurale, sur un vaste plateau calcaire, dans le prolongement de la forêt des Colettes, entre les villes de Montluçon et de Vichy.
Petit village d'environ 72 âmes, Valignat a pourtant de beaux atouts pour ne pas passer si "inaperçu" que ça ! Perso, nous nous sommes régalés à venir nous balader dans ces petites ruelles ressemblant parfois à un village de haute montagne. Qu'elles sont jolies ces maisons aux pierres apparentes calcaires, tout le charme de cette commune réside en son architecture et ses petites ruelles tarabiscotées, fleuries à souhait.
Son église Saint-André des XIe et XXe siècle en calcaire local donne un aspect méditerranéen au lieu, sous l'ombre des arbres du petit parc où l'on peut rêver.
L'archevêché de Bourges fait don de l'église de Valignat et de ses revenus à l'abbaye Saint-Léger-d'Ebreuil au début du XIIe siècle, ce qu'atteste en 1115 une bulle du pape Pascal II.
Malgré le saccage de la paroisse par les troupes protestantes, la cure et le prieuré de Valignat demeurent après 1569. Mais la Révolution fait disparaître le prêtre résident de la paroisse, désormais desservie par le curé de Veauce.
L'église actuelle possède un chevet plat et un clocher-mur avec une cloche suspendue dans une baie en plein cintre, d'influence méridionale.
Sa nef à double travée est couverte d'un berceau brisé sans doubleaux et flanquée au sud d'un collatéral voûté.
Elle est inscrite aux M.H. en 1962.
En parcourant le village de Valignat, vous apercevrez aussi plusieurs puits communaux et un pigeonnier-porche de toute beauté en train de se refaire une beauté, datant de 1785.
Ce pigeonnier et l'habitation attenante témoignent de l'aisance retrouvée des habitants de Valignat après les épreuves du froid qui marquent le milieu du XVIIIe siècle, qualifié de "petit âge de glace".
Le coeur, surmonté d'une croix, gravé sur la clef de voûte du portail, marque la consécration du bâtiment au Sacré-Coeur. Cette pratique religieuse se diffuse en effet dans le milieu rural un siècle après les apparitions de Paray-Le-Monial.
Vous trouverez aussi deux croix, de beaux fleurissements égayant les propriétés privées. Le paysage est vaste autour de Valignat, non loin de la forêt des Colettes.
L'écomusée de Valignat, sa buvette et autre petit commerce ont malheureusement fermés leurs portes j'ai l'impression, et c'est fortement dommage, car l'endroit est vraiment attrayant, et devait animer la commune en d'autres temps.
Nous avons vraiment pris grand plaisir de revenir à Valignat, ma dernière visite datant de 2017. Et que ce petit village de notre bourbonnais garde cette étincelle qui le rend beau, cette petite âme d'un village rural, vrai, et... romain !
Un peu d'histoire :
Le site est occupé dès le Néolithique.
A l'époque gallo-romaine, une tuilerie s'établit entre Veauce et Valignat. C'est sous la protection du château de Naves et autour de l'église Saint-André, construite au Xème siècle, que le bourg se développe. Sous la dépendance de l'archevêché de Bourges, celle-ci entre en 1111 dans la possession de l'abbé d'Ebreuil avec les paroisses de Bellenaves et d'Echassières.
L'abbaye d'Ebreuil y fonde ensuite un prieuré pour le service de l'église, lequel est mis à mal lors des troubles religieux du XVIème siècle.
En 1569, la paroisse de Valignat est la plus petite de la région et les revenus du curé Nicolas Stenet ne dépassent pas 20 livres par an.
La population maximale est atteinte en 1806 avec 291 habitants.
Le vignoble est détruit par le phylloxéra en 1899. Des fours à chaux exploitent le calcaire du plateau jusqu'en 1939.
En 1934, Eugène de Cadier-de-Veauce installe un aérodrome sur l'emplacement d'un champ de courses. Ce terrain dispose en 1938 d'une piste de 1050 m de long. En 1943, les allemands y creusent des tranchées pour le rendre inutilisable. Agréé, il reçoit en 1952 un DC3 de l'armée américaine.
Il est le théâtre de nombreux meetings aériens, avant de disparaître.
Au XXe siècle, la culture céréalière occupe les 125 hectares de sols cultivables de la commune, qui déploie également un effort important pour restaurer son patrimoine.
S'ensuit la création d'un écomusée agraire et artisanal.
Source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions Flohic publié en 1999.
A bientôt sur les routes de l'Allier !