Direction Cognat-Lyonne
En me levant ce matin là, j'ouvre les volets comme d'habitude et la beauté du paysage, figé par des températures négatives, alors qu'un brouillard donnait cette impression de couleurs monochromes. Je me suis dis, aujourd'hui, tant pis, je sors, au moins un village !
On se les gèle mais là, j'en peux plus de ne pas bouger depuis un mois. Sur ma liste de villages à visiter, la fléchette tombe sur Cognat-Lyonne.
C'est parti, sac à dos, appareil photo, gâteau, banane, pull, polaire, gilet, manteau et j'en passe ! Le temps de chauffer la voiture, "Vroooooom", c'est parti.
Sur la route, les paysages étaient figés par un froid glacial, 30 mn après j'étais ravi d'arriver à destination.
A Cognat-Lyonne, un lieu est devenu LE spot de nombreux photographe, celui de l'église Sainte-Radegonde.
Table d'orientation, crêperie l'été, un point de vue à presque 360 degrés, randonnée, en toutes saisons nous pouvons faire ici de bien beaux clichés.
Arrivé avec -4 degrés, le paysage était presque bouché, blanc, givré, mais de quoi faire quelques petits clichés sympa. Bizarrement, je n'avais pas froid, pas de vent heureusement, pas de gants non plus, risqué mais pour prendre des photos, pas très pratique non plus, donc pas de gants.
Et c'était parti, une impression de liberté devant ces vues hivernales à couper le souffle.
Certes je ne suis pas en montagne bourbonnaise où, là, le paysage est féérique, mais je ne suis pas casse-cou non plus, pas très à l'aise sur les routes enneigées !
La première chose qui me frappe, c'est ce monument à côté de l'église, dans le cimetière. Il n'existait pas lors de ma dernière visite ici. En m'approchant, je m'aperçois que c'est un mausolée familial, spectaculaire, ici. Magnifique, en forme de roulotte tirée par deux chevaux, le chien et un patriarche à leur côté. Un bel hommage aux disparus.
Je ne m'attarde pas, je me dirige vers l'église, la neige des derniers jours n'a pas fondu, gelée par le froid.
Le paysage est blanc, les arbres et autres végétations sont scintillants, le givre faisant son art.
L'église est classée monument historique grâce à Millet, architecte chargé par le gouvernement de la restauration de l'église d'Ebreuil.
La flèche du clocher en ardoise remplace la flèche de pierre abattue pendant la Révolution.
Le porche restauré en 1852, est supprimé après 1952.
Sur le côté sud de l'église se trouve la chapelle funéraire néo-gothique de la famille Resclene de Montlaur. Elle est classée aux M.H en 1850.
Je continue en passant devant la croix, belle, imposante, située sur le champ de bataille où a eu lieu le 6 janvier 1568 les affrontements entre catholiques et huguenots.
Poncenat dirige les troupes protestantes qui, bien mal armées, mettent pourtant en déroute les soldats de Saint-Hérem.
Parmi les nombreuses victimes, figurent Jean Motier de Lafayette dont le château, à l'instar de l'église et du village, est saccagé et brûlé par les vainqueurs. Et Poncenat, sorti sain et sauf de la bataille, est tué par méprise par ses propres soldats au soir de la victoire.
Je fais un tour sur le site figé de blanc. Je prends le chemin menant à la mairie où je parcours quelques rues de Cognat.
J'entraperçois en passant le pigeonnier de 1814. Ce pigeonnier à pied, carré, est attenant à un bâtiment d'exploitation qui est peut-être une étable, ou une maison d'habitation.
Réhabilité, le toit en pavillon est surmonté d'une structure originale : le lanternon est couvert d'une dalle de pierre sur laquelle est fixée une sculpture en forme de pomme de pin.
Puits, vieux escalier, mairie, croix, puis la route principale traversant le village dans toute sa longueur. Quelques commerces habitent le long de cette route, restaurant, épicerie, coiffeur entres autres.
Aperçu aussi l'ancien congélateur municipal devenu je crois local pour un club de pétanque, c'était le seul congélateur encore visible dans le canton.
Il servait à la fabrication de la glace mais aussi à conserver les denrées à une époque où chacun ne pouvait disposer de son propre appareil !
Sur la commune se trouvent aussi deux châteaux, celui de Rilhat des XVe et XVIIe siècles et le château de Lyonne de 1846.
Au bout d'une heure et demie de marche, je commençais à ne plus sentir mes doigts, je rebrousse alors chemin pour me rendre vers l'église et me réchauffer dans ma voiture.
Encore quelques pas afin de voir ce beau paysage une dernière fois, marqué par son histoire, mais aussi par la beauté du lieu, que je vous invite à venir admirer.
Source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions FLOHIC édité en 1999.