Direction Abrest
Aux portes de la capitale thermale, un "petit" village bourbonnais apparaît tout timide, petit et grand à la fois.
Un centre-bourg agréable et portant les traces du passé, une "banlieue" vaste, résidentielle rive droite et industrielle rive gauche.
Petite ville abritant presque 3000 habitants de part et d'autre de la rivière Allier, Abrest regroupe pas moins de trois châteaux et une tour concernant son patrimoine.
De nombreux commerces alimentent la rue principale du bourg et les industries ne manquent pas entre Hauterive et Vichy.
Abrest, traversé par la départementale 906E, est véritablement bien entretenu, un fleurissement rare et un patrimoine tout autant intéressant. Je me suis baladé le temps d'une après-midi ensoleillée, du château des Chaussins à la tour du Maubet, du château d'Abrest à celui de Quinssat.
L'église Saint-hilaire "s'approchant" de la voie verte, lieu de promenade exceptionnel pour toutes et tous, de Billy à Saint-Yorre.
Vous passerez sur la passerelle du pont ferroviaire enjambant l'Allier vous donnant une autre vue du village et des paysages alentours.
Sur la commune d'Abrest, naissent aussi trois sources thermales, la source du Lys, la source du dôme et la source Cornélie qui font partie de l'ensemble des sources du Dôme.
Histoire : des sources sont captées dès l'époque romaine aux Prés-du-Château témoignant d'une occupation ancienne du site. Un prieuré est fondé par l'abbesse Agnès en 1171 et placé sous l'autorité de l'abbaye de Cusset.
Le premier seigneur, Chatard 1er de Vichy, est mentionné en 1282.
Dès le Moyen Âge, les seigneurs d'Abrest assurent la surveillance du trafic sur la rivière, de la tour du Maubet, sur la rive gauche, ainsi que celle du gué reliant les deux rives, la commune offrant la particularité de couvrir les deux rives de l'Allier, sans qu'aujourd'hui encore un pont routier les relie.
Abrest a longtemps cultivé la vigne, jusqu'aux ravages du phylloxéra, puis les arbres fruitiers, notamment le cerisier.
Avec l'augmentation progressive de la population et la construction, entre 1881 et 1931, de deux lignes de chemin de fer, la commune accueille artisanat et activités commerciales. L'agriculture tend à disparaître, et la commune devient peu à peu un quartier résidentiel de Vichy, où s'installent de nombreux artisans.
LE CHÂTEAU D'ABREST XIII-XIXes siècles. Une demeure seigneuriale est attestée dès le XIIème siècle. Du XIIIe au XVe siècle, le château appartient à la famille de Vichy. Remanié et agrandi au XVIe siècle, il passe ensuite par mariage aux familles de Bourbon-Carency, Pérusse Des Cars, d'Apchon, d'Albon, de la Saigne. En partie démoli au XVIIIe siècle, le château a été reconstruit dans un style médiéval avec tour ronde, donjon crénelé et lucarnes à meneaux. Mis sous séquestre en 1792, il est cédé à la famille de Taya, puis vendu au début du XIXe siècle.
Ses fossés profonds étaient alimentés par des sources qui descendaient de la côte Saint-Amand en faisant tourner des moulins; au XIXe siècle des tanneries y sont aménagées.
LE MANOIR DE QUINSSAT XVIIe siècle.
Le domaine de Quinssat, situé sur la rive droite de l'Allier, appartient au XIIIe siècle à la famille de Vichy, puis au XVe aux familles de Boucé et d'Albon.
Le manoir, situé entre Cusset et Abrest, constitue un poste de surveillance secondaire. En 1717, il est acquis avec les terres attenantes par Louis de Talarue, marquis de Chalmazel, qui le réunit avec le domaine du Chaussin. L'ensemble sera confisqué comme bien d'émigrés à la Révolution.
(source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions FLOHIC 1999)
LE CHATEAU DES CHAUSSINS (Chossins, Chausseing ou
Chossaing) XIVème-XVIème siècles.
Par lettres royales de mars 1438 données à Riom, Henri de Chossaing obtient l'autorisation de "bastir et édiffier forteresse, en son lieu et moute appelé de Chosseing". Mais un an plus tard, le seigneur du Chaussin n'a pu mettre son autorisation à éxécution, car l'abesse de Cusset devait être consultée "pour ce que les choses lui pourroient toucher".
L'autorisation fut donc reconduite et la construction du château put recommencer dans les premières années de 1440, ce qui donne pour le Chaussin un modèle de l'architecture du milieu du XVème siècle.
Toutefois le château a été édifié sur les bases d'un château primitif dont on repère encore la base talutée des tours rondes et de la courtine, percées d'archères de flanquement, ainsi que les fossés pleins d'eau, vestiges d'une construction précédente du XIIIème siècle.
Le château a gardé son allure massive, à l'image du donjon crénelé.
Dès le début du XVI siècle, le fief du Chaussin appartient à une famille Aubert qui, au cours du XIIIème siècle, était bien implantée dans la châtellenie de Chantelle...
...A partir du XVIIème siècle, Hugues Talaru, vicomte de Chalmazel, devient seigneur du Chaussin, de Molles et Montpeyroux, seigneuries que ses descendants conserveront jusqu'à la révolution.
A cette époque, le château fut plus ou moins maltraité et la terre partagée entre sept nouveaux propriétaires.
(source Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais de René Germain aux éditions DE BOREE)