Direction Saint-Gérand-le-Puy
Mardi dernier j'ai donc repris mes balades bourbonnaises sous un soleil étincelant et un bien beau ciel bleu ! Je commence par le village de Saint-Gérand-le-Puy situé au nord-est de Vichy.
Sise sur une éminence qui lui donne son nom Sanctus Giranus in Podio, la localité de Saint- Gérand-le-Puy est depuis l'origine un lieu de passage et de rencontre. La voie gallo-romaine passait à proximité, relayée, au XVème siècle, par la route Lyon-Paris.
Cette situation géographique favorable explique son importance militaire, dans un premier temps, et l'attrait qu'elle exerce sur les notables de tout le bourbonnais.
Débaptisée pendant la Révolution, elle prend pour quelques années le nom de Puy-Redan.
Le dynamisme de Saint-Gérand-le-Puy ne se dément pas au XIXème siècle. D'après une enquête de 1848, la ville possède alors, fait rarissime, une association des travailleurs.
Au XXème siècle, le socialiste Roger Besson occupe le fauteuil de sénateur-Maire. Plus dynamique que les agglomérations voisines dans le domaine industriel, Saint-Gérand-le-Puy subit, malgré tout, le phénomène général de dépopulation des campagnes. (source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions FLOHIC 1999).
Saint-Gérand-le-Puy se fait remarquer d'assez loin en arrivant de Vichy puis Magnet, on aperçoit le château de Saint-Gérand-Le-Puy du début du XVIème siècle. Les premières mentions du château féodal datent de 1200.
Il a été construit par les Bourbons, seigneurs de Bourbon-l'Archambault, qui l'ont donné en fief à un cadet de la famille.
Ce dernier prend en 1218 le nom de Blot. A cette époque, le château s'étend sur tout le triangle formé par la place de l'église Saint-Julien et les deux rues qui y mènent.
L'église en est alors la chapelle. Pendant la guerre de cent ans, alors que le sire de Saint-Gérand sert d'otage pour le roi Jean le Bon en Angleterre, son château est incendié.
Au XVème siècle, il passe par mariage à une illustre famille du Forez, les Urfé.
Le manoir est alors reconstruit par cette famille à l'emplacement des ruines de l'ancien château fort : c'est l'actuel corps de logis, de plan allongé, flanqué de deux tours du coté est, et d'une autre tour d'escalier à l'ouest.
Saint-Gérand change à nouveau de propriétaire au XVIIIème siècle. Jean-Claude Thimonet Des Gaudières, le nouveau seigneur, fait apposer ses armoiries au-dessus de la porte. En 1755, sa fille épouse Girard de La Vesvre, et la famille prend le nom de Girard de Saint-Gérand. De nombreuses modifications architecturales sont opérées à partir de 1768.
Pendant la révolution, le seigneur de Saint-Gérand est arrêté et exécuté. En 1804, le pape Pie VII, en route pour le sacre de Napoléon, fait une halte à Saint-Gérand. Caroline Paris de la Bollardière, dame de Saint-Gérand, en fait don aux pères missionnaires du Sacré-Coeur d'Issoudun en1873. Huit ans plus tard, ces derniers le revendent à William de Saint-Gérand, neveu de la donatrice. (Source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions FLOHIC1999).
C'est en entrant dans le bourg que l'on ressent ce passé historique. Un puit moyenâgeux en pierres massives attire mon oeil, malheureusement celui-ci n'est pas bien mis en valeur.
Un peu plus loin une maison du XVIème siècle témoigne de la présence passée d'une bourgeoisie nombreuse et aisée. Le niveau supérieur de la maison reposant sur quatre piles reliées par une poutre en bois.
Puis du côté de la maison de retraite, l'église Saint-Julien XIème et XIXème siècles où l'on peut apercevoir un pigeonnier datant autour du XVIème siècle et faisant partie du château. A proximité une croix, magnifique de 1863 en pierre de Volvic.
Je prends la direction du lavoir d'hiver du XIXème siècle. C'est un édifice exceptionnel en briques, pierres et bois de forme dodécagonal, extrêmement rare puisqu'il n'y en aurait que 3 en France.
Une mise en scène montrant les lavandières avec leurs "outils", vous plonge dans un passé pas si lointain puisque ce savoir-faire disparait avec l'invention de la machine à laver dans les années 1950/60.
Entrant dans le village, j'arrive sur la place se situant devant la mairie où quelques commerçants prouvent à la commune son attrait, placé sur un axe important. Coiffeur, bar, boulanger, supérette, pharmacie et un tout nouveau pôle Santé. Je me dirige alors vers les écoles, une jolie expo photo plein air du photographe irlandais Deirdre Brennan en rapport avec le poète James Joyce qui séjourna à Saint-Gérand au XXème siècle.
J'ai pris grand plaisir à jalonner les rues de Saint-Gérand.