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Direction Creuzier-le-Neuf

Lundi 20 Mars 2023
Notre ambassadeur Thierry nous fait découvrir le village de Creuzier-le-Neuf.
 © Thierry Convers

Je passe de nombreuses fois par semaine dans cette petite commune, pas si petite d'ailleurs, située entre Vichy et Saint-Germain-des-Fossés et aux multiples facettes.

 

Mais cette dernière visite m'a fait connaître encore de nombreux endroits que je ne connaissais pas. Il est vrai que Creuzier-le-Neuf (comme Creuzier-le-Vieux d'ailleurs) sont des communes assez tortueuses et où l'on peut presque se perdre si on ne connaît pas!!! On a du mal à savoir ou cela commence et où cela se termine !

 © Thierry Convers

Mais j'ai vraiment pris le temps, cette fois, pour une promenade de presque 3h à travers le bourg et je n'ai pas tout vu.

 

J'ai commencé par le bas du bourg vers la mairie où se trouve entre autres, stade et terrain de tennis sans oublier la zone artisanale des Ancises.

 

J'ai pris le chemin des marguerites qui longe discrètement la Nationale où l'on a une jolie vue sur l'église Saint-Front et la maison forte (ou château) de Creuzier le Neuf.

 © Thierry Convers

Malheureusement les intempéries catastrophiques de juin 2022 ont fait d'énormes dégâts sur la commune et l'on voit encore toutes les traces de la tempête de grêle qui s'est abattu sur la région, des centaines de toits n'étant toujours pas réparés.

 

Je tourne à gauche et crapahute sur le chemin de la vieille tour qui mène au bourg, agréable sous un beau ciel bleu et une certaine douceur qui me fait déjà transpirer ! Une jolie demeure jaunie de Forsythia m'accueille avant d'arriver sur le château et l'église.

 © Thierry Convers
 © Thierry Convers
 © Thierry Convers

L'église Saint-Front a été créée au XIe siècle à la suite du démantèlement de la paroisse de Creuzier-le-Vieux ; elle faisait partie de l'ancien diocèse de Clermont et une bulle du pape Alexandre III en 1165 la confirme dans les possessions de l'abbaye bénédictine de Mozat. La paroisse est supprimée en 1791 pour être rattachée à celle de Creuzier-le-Vieux, mais elle est rétablie par l'évêque de Moulins en 1839.

 © Thierry Convers

L'église romane, dont les voûtes ont été refaites à l'époque gothique, a été profondément remaniée au XIXe siècle.

 

Le clocher-porche carré et sa tourelle d'escalier ont remplacé le clocher du XIIe siècle qui s'élevait à la croisée du transept.

(Source le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions Flohic1999)

 © Thierry Convers

La maison forte de Creuzier-le-Neuf est une construction du XVe siècle. Elle est composée d'un corps principal de bâtiment et d'une aile en retour d'équerre et flanquée de deux tours rondes ainsi que d'une petite tourelle ronde et élégante plus tardive.

 

L'ensemble ferme une cour intérieure, dont l'appareil défensif était complété par des fossés comblés et quelques meurtrières. Dès le début du XIVe siècle, le fief de Creuzier-le-Neuf appartient à la famille Mariol.

 © Thierry Convers

C'est Roger de Mariol qui reconnaît en 1301 tenir en fief la maison forte, près de l'église, avec ses appartenances. La famille Mariol conserve la seigneurie jusqu'au début du XVe siècle, mais en 1438, la terre est partagée en deux héritages. La première moitié appartient, par indivis, à Hestord du Chossaing ; la seconde moitié est, en 1452, en possession de Jean Bréchart, écuyer. Après avoir appartenu à une famille Murat, Creuzier-le-Neuf est acquis par François Saladin de Montmorillon, dont la fille Louise le transporte, par mariage aux Bourbon-Busset, en même temps que Creuzier-le-Vieux.

 © Thierry Convers

Au XVIIIe siècle, les droits seigneuriaux de Creuzier-le-Neuf, depuis longtemps séparés de la terre et du château appartiennent au seigneur de Chermont, de la famille Guérin, alors que la terre sera confisquée à la révolution et vendue.

(source Châteaux en Bourbonnais aux éditions De Borée)

 © Thierry Convers
 © Thierry Convers
 © Thierry Convers

J'ai continué sur la route du bourg en passant sur une petite place des Loches sympa où tout le monde passe mais à laquelle personne ne fait vraiment attention...et pourtant il y a des "stop" ! Je monte plus loin jusqu'au chemin du facteur, chemin de rando bien agréable où vous aurez une belle vue sur Creuzier-le-Neuf et Creuzier-le-Vieux.

 

Puis faisant le chemin inverse, j'emprunte la rue de Paravis et le chemin des tours qui me ramènent à mon point d'arrivée.

 

Reprenant le volant, je me dirige vers d'autres lieux de Creuzier le Neuf, les Turiers puis vers le château de Celzat. Lieu historique, au bord de la départementale D907 et du Mourgon.

 © Thierry Convers

Autrefois appelé "Cérézat". Aucun document ne semble mentionner la seigneurie et le château de "Cérézat", avant le XIVe siècle. C'est alors Odin de la tour qui, en 1344, est seigneur de Cérézat.

 

A la fin du XVIIIe siècle, le siège de la seigneurie de Cérézat est un "énorme château autour duquel des fossés, larges de 15 m et encore pleins d'eau vive, dessinent un carré de 100m de côté". Le château a pu être reconstruit dans les dernières années du XVe siècle, par Guichard d'Albon Saint-André, seigneur de Cérézat et de Quinssat qui, à cette époque, mena une politique constante d'acquisition, poursuivie par son fils Jean, et faisant de la terre de Cérézat, une seigneurie qui assurait de confortables revenus à ses possesseurs.

 © Thierry Convers

Le château de Cérézat, advenu par mariage aux barons d'Apchon, resta dans cette famille jusqu'en 1708, où Philiberte d'Apchon transporta le titre de marquis d'Apchon et la terre de Cérézat à messire Gilbert Gaspard de Chabannes Pionsat, dont le frère avait, dans la même période, acquis le château de La Palisse. Après avoir fait l'objet de plusieurs ventes, la terre fut confisquée, en 1793, aux Badier et vendue comme bien national, alors que le château était livré aux démolisseurs. Le château, qui avait été transformé au XVIIe siècle, a conservé sa motte fossoyée et un joli porche dorique en calcaire de style classique ainsi que des vestiges de douves. Situé au bord du Mourgon, le fief dit de Cérézat puis de Celzat appartient à la famille de La Tour au XIVe siècle, aux Albon au XVe, puis aux Chabannes-Busset et aux Verseilles.

 © Thierry Convers
 © Thierry Convers
 © Thierry Convers

(SOURCES le patrimoine des communes de l'Allier aux éditions Flohic 1999 et Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais aux éditions De Borée)

 

Pour finir ma balade, c'est au moulin de Celzat que je me suis rendu, sur la D558 menant à Seuillet. Domaine privé au bord de la rivière, en partie réhabilité magnifiquement, jouxtant quelques maisons et deux ponts enjambant la rivière. Un peu plus loin, un lavoir.

 

Et je repartirais en gardant le souvenir du bruit de ce ruissellement pour conclure une superbe visite.