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La légende de Saint-Menoux

Vendredi 15 Décembre 2017

Si nous connaissons tous la débredinoire, qui n’y a pas passé sa tête ? Nous en savons en revanche moins sur son histoire que je vous propose de découvrir.

Qui est Menoux ? Menoux (ou Manulphe) est un évêque irlandais qui a vécu au VIIème siècle.  On suppose qu’il seconda Saint-Corentin dans le gouvernement du diocèse de Cornouaille, il lui aurait même succédé ! On retrouve notre prélat breton à Rome où il visita les tombeaux des premiers martyrs et reçut la bénédiction du pape.  Il gagna ensuite notre bourbonnais à pieds en demandant l’aumône sur son passage. Il arrive dans un petit village nommé Mailly-les-Roses.

 

Les hommes sont aux moissons, les femmes affairées à la maison. Menoux alla quémander un morceau de pain à une maîtresse de maison qui s’exécuta en  lui préparant une « ribatte ». Ce petit pain de campagne devint une belle grosse miche, plus grande que les autres. La femme choisit alors d’en garder une moitié pour elle et son mari. En la coupant, su sang jaillit tâchant le plafond et inondant le sol ! Son époux la réprima et lui ordonna de donner la ribatte à Menoux. Il a eu beau nettoyer le plafond, la trace persista. Menoux les absout en leur indiquant que c’était une punition de Dieu pour cette mauvaise action en manquant de générosité.

 

Sa vieillesse l’empêchant de continuer son voyage, il demeura à Mailly-les-Roses où il partagea l’aumône avec des miséreux. Il y accomplit de nombreux miracles en guérissant les malades, soulageaient les souffrances. Il partagea avec un vieillard un tas de bois ne gardant qu’une moitié pour lui, après avoir brûlé son bois fut remplacé comme par enchantement. Et la liste est encore longue.

 

Sa santé se détériora par la fatigue, la privation, son âge. Il finit par s’éteindre entouré par ses disciples et Blaise son protégé. Ce Blaise était un simple d’esprit que Menoux avait un jour protégé contre des enfants lui jetant des pierres.

Blaise n’accepta son décès, continuant à le veiller dans son éternel sommeil en larmes. Il s’allongeait sur sa tombe dans le cimetière où il a été inhumé. Le lendemain, scandale au village !

Blaise avait creusé un trou de taille suffisante pour passer son visage et continuer à parler avec Menoux. Considérant les simples d’esprits comme les protégés de Dieu, le curé de Mailly demanda qu’un cénophale, en deux parties, soit taillé dans la pierre. La première partie contenait el cercueil en bois où se trouve le corps du défunt. Une ouverture a été aménagée dans la deuxième partie afin que Blaise puisse converser avec son maître.

 

Jour après jour, nuit après nuit, Blaise y passa son temps. Petit à petit, il fit preuve d’intelligence et de bon sens et devint sage  Il fit construire une cellule à côté de la tombe de Menoux où des disciples le rejoignit. Une abbaye ainsi qu’une église furent construits. Cette dernière s’écroula trois fois. C’est une lueur douce qui désigna l’emplacement où elle devait être se trouvait. L’église y fut édifiée, le tombeau de Menoux y a été transféré. Les miracles continuèrent. Mailly-les-Roses devint ainsi Saint-Menoux.

 

L’abbaye a été quant à elle démolit lors de la Révolution, l’église de Saint-Menoux demeura. La débredinoire situé derrière l’autel contient encore une partie des reliques qui sont visibles.  De nos jours, on y vient passer sa tête dans l’orifice afin de « débrediner » les simples d’esprits et gare de ne pas toucher les rebords pour ne pas se retrouver avec celles des autres passés derrière nous ! Au vu des plaques de reconnaissances ainsi que de remerciements à proximité, il est fort à parier que les miracles n’ont pas finis de faire parler. Et s’ils existaient ?

 

Sources :

Légendes et diableries de l’Allier (bourbonnais), Gilbert Laconche, éditions Verso.

Site web https://www.saint-menoux.net et http://www.allier-auvergne-tourisme.com/culture-patrimoine/art-roman-et-religieux/saint-menoux-186-1.html