Menu Filtrer

Une chapelle oubliée

Vendredi 14 Décembre 2018

Parlons patrimoine bourbonnais, si vous le voulez bien, à travers le déroulement d’un projet qui me tient tout particulièrement à coeur. Il s’agit de la principale préoccupation de Baptiste MONCE depuis son acquisition d’une parcelle de bois, il y a deux ans de cela, sur la commune de Murat.

Très vite, les habitants des environs et anciens propriétaires lui apprennent l’existence d’une discrète chapelle, datant de 1784, et lui content son histoire, sa légende. Il faut dire que le lieu de culte est désormais enfoui derrière un amas de ronces omniprésentes, la nature ayant repris le dessus ces dernières années. Voici ce que l’on raconte à son propos :
« La légende veut qu'un seigneur chassant sur ces terres fut poursuivi par un sanglier. Il fit voeu à Sainte Madeleine de lui élever une chapelle s'il échappait à l'animal. Son voeu exaucé, le seigneur bâtit cette chapelle à proximité d'une fontaine dont l'eau jouissait de propriétés miraculeuses, qui auraient une double vertu : guérir les maladies des yeux et préserver de la fièvre. »


Le charme de l’édifice et sa notoriété locale, ainsi que la passion que voue Baptiste à la nature et aux vieilles pierres ont été le point de départ d’un très honorable challenge. En effet, dans les semaines qui ont suivies et après s’être interrogé sur l’intérêt que pourrait apporter son nouveau trésor au patrimoine, il prend la décision de commencer les démarches en vue de mener à bien la rénovation de la Chapelle de Barbate.

 

La Fondation du Patrimoine se déplace et, constatant la valeur de cette fébrile bâtisse, décide d’accorder tout son soutien au jeune homme dans son enthousiaste démarche. Le projet est donc en route, mais déjà, il faut s’activer car l’automne puis l’hiver 2018 approchent et risquent d’être fatals à la Chapelle dont les murs montrent des signes de fatigue. Avant même de pouvoir prendre le temps de sensibiliser son entourage ainsi que la communauté à son entreprise de rénovation du monument, il doit d’ores et déjà trouver les artisans qui sauront apporter leur pierre à l’édifice en acceptant de mener le chantier d’une manière très particulière, puisque la consigne étant « comme à l’époque » comprenez « selon les techniques d’autrefois ».

Aujourd’hui, la charpente a pu être entièrement refaite à neuf à temps et permet ainsi la protection du coeur de la Chapelle des aléas météorologiques. Elle rend à l’édifice son caractère initial et nous donne un aperçu de son fort potentiel car Baptiste ne compte pas se contenter de ce premier pas. Il a récemment ouvert une campagne de dons pour évoquer son projet et faire participer toute personne susceptible de le faire grandir, qu’il s’agisse de voisins, d’amis ou d’inconnus, d’amoureux des pierres et/ou de la région, qui que ce soit, que l’histoire de la Chapelle de Barbate n’a pas laissé indifférent. En contrepartie des dons versés, tout un programme est proposé, allant de la visite de la Chapelle à son inauguration, et d’une découverte guidée et commentée de son cadre environnant à la plantation symbolique d’un chêne en son nom ! Personnellement, j’adore l’idée.

 

Si le récit de la Chapelle de Barbate a attisé votre curiosité, j’ai une série de bonnes nouvelles pour vous ! Tout d’abord sachez que vous pourrez trouver plus d’informations, de photos et d’actualités sur les pages Facebook et Youtube dont les liens se trouvent ci-dessous. Par ailleurs, vous pouvez vous aussi choisir de participer au projet en versant un don destiné au financement de la suite des travaux en vous redirigeant vers la campagne de dons « Dartagnans », vous trouverez également le lien ci-dessous. Enfin, sachez que bien que la propriété de Baptiste Monce soit privée, vous avez la possibilité d’aller constater par vous-même les travaux de rénovation de la Chapelle puisqu’un passage y est autorisé !

Chouette idée de ballade champêtre, ne trouvez-vous pas ? Pour vous-y-rendre, le lieu-dit est « Barbate » sur la petite commune de Murat et, croyez-moi, la quête du clocher dépassant discrètement à travers les arbres, ajoute une dimension toute mystérieuse à la découverte de cet édifice bien longtemps méconnu, sous-estimé même. Chapeau bas pour cette initiative louable.