Un artiste bourbonnais : Joseph VILLIET (1856-1877)
A la découverte de Joseph Villiet, artiste bourbonnais de 1856 à 1877.
Joseph Villiet naît le 27 août 1823 à Ebreuil. Son père, Amable Villiet est secrétaire à la sous-préfecture de Gannat, mais ne dédaigne pas, à l’occasion, taquiner les muses en s’échappant vers la chapelle sainte Procule, au sud de la ville. Une fibre artistique que le jeune Joseph conservera en héritage mais qu’il exploitera dans un autre domaine artistique…
Mais pour l’heure, il suit sa scolarité à Gannat et après un court séjour auprès de Monsieur Bonneton, architecte de Gannat et ami de son père, il entre en 1841 à l’atelier du maître-verrier Emile Thibaud à Clermont-Ferrand.
Il y reste dix ans, mais souffre de la solitude et de l’éloignement de sa famille à laquelle il est très attaché. Pourtant, travailleur, dessinateur doué et observateur hors pair, il gravit rapidement les échelons au sein de l’entreprise, devenant chef d’atelier en 1843. Cette promotion lui permet alors de voyager et de découvrir les vitraux anciens de Lyon et de Bourges…
Après avoir fondé une famille, Joseph Villiet envisage de donner une nouvelle orientation à sa carrière. Il propose d’abord ses services au maître-verrier Maréchal de Metz qui ne lui donne pas réponse. Sa carrière prend cependant une tout autre dimension lorsque l’évêque de Clermont le recommande à Monseigneur Donnet à Bordeaux. Ce dernier cherche un maître-verrier de talent pour orner les baies des églises aquitaines… L’heure de gloire va pouvoir sonner pour l’artiste fiolant !
Installé à Bordeaux, il honore sa première commande en 1852 en réalisant le vitrail de la chapelle Saint-Joseph de l’église Saint-Michel de la préfecture girondine.
Les affaires prospèrent alors, les honneurs pleuvent et les œuvres illuminent les yeux des esthètes et des fidèles. La notice qui lui est consacrée dans le dictionnaire biographique d’Edouard Féret fait état de ses commandes, « plus de 400 cathédrales, églises ou chapelles dont 172 d’une façon complète » et montre que son marché a largement dépassé celui du diocèse de Bordeaux pour rayonner sur toute la France méridionale (Agen, Nérac, Marmande, Cognac, Albi, Limoges) mais aussi à Saint-Brieuc, à Paris (chapelle des Marianistes) et encore à l’étranger, l’Angleterre, l’Italie mais aussi l’Amérique et l’Océanie.
Pour autant, il n’oublie pas sa région natale et réalise pour l’église de Gannat plusieurs baies et verrières de 1853 à 1855 ! La chapelle de la Sainte-Famille, la chapelle Sainte Philomène, la chapelle Sainte Madeleine, la chapelle Saint Sébastien, les vitraux de Saint Jean et Saint Matthieu portent sa signature ou son monogramme… Des vitraux formidablement restaurés lors des travaux réalisés dans l’église sainte Croix de 2014 à 2019.
